Le Miracle Eucharistique de Faverney
Abbé D. PUGA
L’hostie dans les flammes
Faverney est un petit village dans la Haute-Saône. Le visiteur qui l’aborde ne peut manquer de remarquer l’immense bâtisse de l’ancienne abbaye bénédictine, actuellement section de philosophie du grand séminaire de Besançon. Tout près du séminaire nous trouvons la Basilique de Faverney… église célèbre de Notre-Dame-la-Blanche, célèbre aussi par un grand miracle que Jésus y fit pour montrer sa présence dans l’Hostie.
Reportons-nous plus de trois cents ans en arrière. En ce 24 mai 1608, nous trouvons les religieux très occupés. Ils vont, ils viennent, sous les cloîtres, portant des fleurs, des tentures, des cierges. C’est que nous sommes à la veille de la Pentecôte ; et, en cette fête, de par la permission du Pape, les religieux de Faverney ont l’autorisation d’exposer pendant trois jours la Sainte Hostie à la vénération des fidèles.
À l’entrée du sanctuaire, le frère sacristain est occupé à dresser le reposoir qui servira de trône à Jésus, tandis que les autres moines suspendent des guirlandes aux tentures et aux piliers de l’église. Le jour de la Pentecôte, les adorateurs se succèdent jusqu’au déclin du jour. Chacun rentre alors chez lui ; les bénédictins eux-mêmes songent à prendre leur repos.
Ils n’étaient pas très fervents car, au lieu de se relayer pour monter la garde devant Jésus, ils regagnèrent tous leur cellule après avoir laissé seulement au reposoir quelques cierges allumés.
Le lundi 26 mai, à trois heures du matin, le sacristain vient ouvrir les portes de l’église et sonner l’office. Une âcre odeur de fumée le saisit à la gorge ; il se précipite dans la nef enténébrée, n’osant croire l’horrible vérité. Et cependant oui, c’est bien cela : du beau reposoir, il ne reste plus qu’un petit tas de choses informes qui achèvent de se consumer. Affolé, il court au dehors, il appelle au secours, ne pouvant que répéter en mots inarticulés, coupés de sanglots : « Mon reposoir, ma chapelle ! » Les religieux, les habitants accourent. Il faut bien se rendre à l’évidence, le malheur n’est que trop réel. Des braises encore rouges, on retire quelques morceaux calcinés. C’est tout ce qui reste de la table d’autel. Voici un chandelier, tordu par la violence des flammes. Voici la plaque de marbre qui supportait le reposoir, gisant brisée en trois morceaux. Atterrés les religieux écartent avec des pinces les débris, remuent les charbons, cherchant à retrouver quelque chose de l’ostensoir qui a dû, avec son précieux dépôt, être la proie des flammes. Tout à coup, alors que le jour naissant éclaire l’église, la voix du plus jeune s’élève :
« Le voilà ! » Merveille ! L’ostensoir est resté à la place où il se trouvait.
Le reposoir s’est effondré, mais le vase sacré qui renfermait le Corps du Christ n’a pas bougé : il est là, à la même place, à environ 2,50 m. du sol, un peu incliné sur le côte et sur l’avant… intact ; il reste suspendu dans les airs, sans support, sans fil, soutenu par l’invisible force de Dieu réellement présent dans l’Hostie.
Tout à la joie de sentir son angoisse passée et de voir le malheur évité, l’un des religieux étend la main vers l’ostensoir pour le prendre et le mettre en lieu sûr. On l’arrête : c’est un prodige, un miracle : il faut le publier, appeler les foules. On n’ose encore y croire. La négligence des religieux a été pour Jésus l’occasion de manifester sa puissance par un merveilleux miracle. Voici les habitants de Faverney qui défilent devant l’ostensoir toujours immobile.
Le Miracle de Favernay
raconté par l'abbé D. PUGA
Les Mémoires du Siècle
Secteur de Favernay
La nouvelle se répand ; on accourt de Vesoul et de Montbéliard, la cité protestante, avec la certitude de découvrir la supercherie.
Mais le fait est là, il est indiscutable. Un de ces protestants qui comme tant d’autres se convertit, nous raconte comment, ne pouvant croire à la réalité de ce prodige qui bouleversait tant ses convictions, il entra et sortit trente fois avant de se rendre à l’évidence et d’adorer pleinement et sans retour le Jésus de l’Hostie.
Durant toute la journée du lundi, les foules accourues des environs défilèrent dans l’église de Faverney.
L’ostensoir restait immobile ; en dessous, les religieux avaient disposé une nappe, un corporal déplié : tout était prêt pour recevoir l’ostensoir au moment où Jésus jugerait à propos de mettre fin au miracle. La nuit se passa, la matinée du mardi s’avançant et la foule continuait à se presser. À l’autel les prêtres entourés de leurs paroissiens célébraient leur messe.
Au grand autel, un prêtre d’un village voisin, Monsieur le Curé de Monoux, offrait à son tour le Saint Sacrifice. Il en est presque à la Consécration lorsque l’un des cierges que l’on avait placé devant l’ostensoir s’éteint. On le rallume… il s’éteint encore une fois. Les yeux de tous les assistants sont fixes sur l’autel. Là-bas, la clochette annonce l’élévation de l’Hostie. Voici l’ostensoir qui bouge, se redresse et, au moment même où le prêtre repose l’Hostie sur autel, il descend lentement, sans tomber sur la table préparée à cet effet. Toute la foule qui a vue ne peut contenir son émotion. Le miracle est fini ; il a duré trente heures.
Ceci n’est pas une histoire inventée ; parmi les miracles eucharistiques, s’il y en a un qui a bien été vu, bien constaté, et pas seulement par une ou deux personnes pendant quelques minutes, mais par des centaines de personnes pendant un jour et demi, c’est celui-là.
Il a reçu d’ailleurs l’approbation de Mgr l’Évêque de Besançon et de Notre Saint Père après un procès en règle, où furent consignés par écrit les rapports de cinquante-trois témoins parmi les plus importants, dont plusieurs protestants convertis. Dans le pays de Franche-Comté, il a eu un grand retentissement et il aida plus d’un catholique fortement tenté par le protestantisme, à rester fidèle à sa foi dans l’Eucharistie.
L’ostensoir contenait deux Hosties, l’une fut donnée à la ville de Dôle. Elle y fût profanée et détruite pendant la Révolution, sur l’ordre du représentant Lejeune. L’autre est conservée à Faverney, dans l’ostensoir du miracle, et chaque année on y célèbre le souvenir de ce grand événement par des fêtes au cours desquelles elle est exposée à la vénération des fidèles.
Henri Amien
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